Sept pistes de réflexion et d’ouverture

> Assurer de bonnes ressources financières : la question de la rémunération du travail et du partage de la valeur doit se retrouver au cœur des débats au sein des organisations. Les actifs doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. La transition écologique est aussi une question de justice sociale, or, on sait que les inégalités vont croissant.

> Repenser le partage du pouvoir et se former à prendre les décisions autrement : l’urgence écologique nous pousse à penser des systèmes de gouvernance multipartites où toutes les parties prenantes ont voix au chapitre (producteurs, bénéficiaires, partenaires) et où la rentabilité court-terme ne prime pas sur le long-terme.

> Faire en sorte que les travailleurs puissent se réapproprier leur temps. Qu’il s’agisse des métiers où la disponibilité horaire est extensive (métiers du care, de l'hôtellerie-restauration ou encore de la vente) ou des métiers dans lesquels la frontière entre les sphères privées et professionnelles s’estompe, la question du temps de travail doit être débattue de façon concertée. L’intensification du travail physique et/ou du travail psychique (charge mentale) concerne de plus en plus d’actifs, la crise écologique doit être l’opportunité de repenser notre rapport au temps.

> Penser le contenu des métiers en repartant de l’activité réelle, et en s’imposant de préserver les ressources matérielles et environnementales : travailler les postures et les gestes métiers à partir de qui l’on est et ce que l’on a.

> Cesser d’opposer les métiers de conception et d'exécution, entre le travail manuel et le travail intellectuel. Pour mener la transition écologique, nous aurons besoin des savoir-faire des professionnels de toute la chaîne de valeur. Ainsi, si l’on veut que les démarches de transformation des modèles de production aboutissent, on ne peut se limiter à des démarches ponctuelles de consultation. Il s’agit d’associer toutes les typologies de métiers à la discussion sur l’évolution des normes et pratiques professionnelles à l’heure de la transition écologique.

> Faire du travail le lieu de l’apprentissage en continu. Le fait de développer ses compétences est une des dimensions qui confère du sens au travail, ainsi, les organisations ont la responsabilité de maintenir tous les employés – et non pas seulement les cadres – dans cette dynamique d’apprentissage et de formation continue.

> Repenser la vision de la carrière professionnelle, sortir d’une vision réductrice selon laquelle une carrière « réussie » serait forcément une carrière linéaire, ascendante et sans pause.


[1] Les études montrent que ceux qui gagnent le plus sont aussi ceux qui polluent le plus. Dès lors, se poser la question des écarts de rémunérations n’est pas un enjeu moral mais bien un impératif écologique.

[2] Voir les résultats de l’expérimentation menée sur 3 300 salariés au Royaume-Uni : Teresa O’connell (2022), « Test de la semaine de 4 jours aux UK : les impressions des British », Welcome to the Jungle.

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