Un contexte macro plus ou moins favorable à l’engagement RSE en fonction des secteurs d’activité

Les déterminants macro renvoient au contexte socio-économique dans lequel évoluent les entreprises d’un même secteur. Ce contexte peut être favorable ou défavorable à la mise en place de démarche RSE : réglementation, pratiques concurrentielles du secteur, pression des clients et de la société, etc. Le secteur du BTP est particulièrement intéressant de ce point de vue. Situées au bout de la chaîne de production, les entreprises ont peu de marge de manœuvre pour renégocier les projets auprès des donneurs d’ordre. L’hyper-concurrence du secteur affaiblit encore un peu plus un rapport de force déjà défavorable aux entreprises prestataires. Au regard des contraintes structurelles du secteur, la distinction s’effectue d’abord par les prix et tire les offres vers le bas. Pour répondre à la pression tarifaire, les entreprises mettent en place diverses stratégies, parmi lesquelles : baisse des mesures de sécurité, recours à la sous-traitance… et non respect des normes environnementales

Un contexte particulièrement difficile pour les TPE et PME (qui représentent 98 % des entreprises du secteur), mais que ressent également un grand groupe comme Eiffage. « On propose systématiquement une offre bas carbone. Mais en réalité, très peu de clients la choisissent ; c’est encore plus flagrant chez les industriels et les grands groupes. Le cadre réglementaire n’est pas encore suffisamment contraignant pour changer les habitudes, donc on repousse les échéances » témoigne Franck Gauthier, directeur des ressources humaines de la branche Construction.


[1] Voir Yaël Benayoun, Ptolémé Lyon, Domitille Pestre-Careel (2021), « Étude sur la responsabilité sociale des entreprises dans le BTP : Synthèse de la phase d’exploration », Utopies x Observatoire des métiers du BTP. Consultable sur demande.

[2] Entretien avec Franck Gauthier, réalisé le 18 novembre 2022.

Dernière mise à jour